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Je tiens à remercier ici ceux des habitants d'ALLOUE et de CHARENTE qui ont accepté de m'aider dans mes recherches. YM

25 août 2022

François VINCENT - 93 ans à ALLOUE 1ère partie

Publication du 6 avril 2015





93 ans à ALLOUE !




François VINCENT
(1900-1993)

---

1ère partie

de La Grande Borde au Prat 


J’ai passé mon enfance et mon adolescence en région parisienne, où, pour mes copains d’enfance et moi-même, notre seul contact avec la nature, était les espaces dits "verts", avec des gazons bien gras, tondus d’une manière impeccable sur lesquels étaient piqués des écriteaux, avec la mention : « interdit de marcher sur la pelouse ». Mes premiers vrais contacts avec la nature, indépendamment des sorties scolaires, des colonies de vacances, en campagne ou à la montagne, durant lesquels nous vivions en autarcie, mes camarades et moi, sans réelle connexion avec les habitants du "cru", eut lieu à ALLOUE en 1969.

Lorsque Jacques THIAUDIERE me suggère cet hommage à François VINCENT (dont le père, était le frère de son grand-père), sans aucune hésitation, illico presto, je réunis les souvenirs et anecdotes des uns et des autres, ayant connu François VINCENT


Je n’imaginais pas la tâche aussi ardue, tant la vie et le personnage de François VINCENT sont intéressants et touchants. François VINCENT, se retrouve dans le père, le grand-père, un proche ou un voisin de chacun, il est la synthèse des hommes de cette époque, qui vivaient, construisaient, concevaient "la VIE au NATUREL".

Jacques THIAUDIERE avec Jean-Claude GUYOT
et Raymond LAVERGNE - Fontaine de RIOUMOR
Le propos n’est pas de retracer pas à pas la vie de François VINCENT, ce dont nous serions incapables, mais de lui rendre un "hommage", au travers de son mode de vie, qui peu se concevoir aujourd’hui, comme un concept "de son temps", mais à y regarder de plus près, est en fait, bien de "notre temps".

C’était l’époque où l’écologie n’était pas l’ordre du jour d’un sujet de discussion médiatique ; mais pour beaucoup de nos concitoyens vivants dans nos communes rurales, quelque chose du quotidien, quelque chose de "naturel".

François VINCENT, n’avait pas de bannière écologiste, il pratiquait l’écologie




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C’est Paul MAIRAT, alors maire d’ALLOUE, qui enregistre le 8 février 1900 la déclaration de naissance du fils de Théophile VINCENT (1873-1925) et de Virginie (dite Eugénie) RAMAT (1876-1963), son épouse, qu’ils prénomment : FRANCOIS, en présence de Pierre et François RAMAT, les témoins, tous deux domiciliés à MASSIGNAC


Les époux VINCENT, sont tous deux originaires de la commune voisine d’AMBERNAC. En cette année 1900, c’est au hameau de LA GRANDE BORDE à ALLOUE, qu’ils vivent avec leurs deux enfants : Marie la plus âgée et François le nouveau né, et qu’ils s’emploient, en famille, aux travaux de la ferme. 

Quelques années plus tard, ils s’installent à la ferme de MASSIGNAC en qualité de métayer de la famille BARUTEAU, du bourg.

François, quitte l’école après le certificat d’études primaires, comme beaucoup de jeunes hommes de son époque ; où pour sa génération, l’on considère les ados plus utiles aux travaux des champs qu’aux "études" qui coûtent très cher.

La ferme et le château de Massignac
François a 18 ans, au moment de la fin du premier conflit mondial de 1914 à 1918. Cette année 1918, il reçoit son ordre de réquisition pour le service militaire. Le service militaire, pour François, comme la grande majorité des concitoyens en ce temps-là, est souvent la seule et unique occasion de leur vie de voir du pays.






François VINCENT

François est incorporé au 2ème régiment de Spahis marocains (Spahis : mot d’origine Turque signifiant : soldat), unité de cavalerie de l’armée de terre Française créée en 1912 et basée à Marrakech, les Spahis Marocains, combattants farouches et redoutés, sont le régiment de cavalerie de l’armée française le plus décoré. Durant cette période, le Maroc est sous le régime du "protectorat français", dont le général des armées Hubert LYAUTEY fut le premier "résident général", ministre de la guerre pendant la Première Guerre mondiale, il est nommé Maréchal, en 1921, c’est ce jour, que François VINCENT le rencontre dans des circonstances particulières :

<< Durant son service militaire au Maroc, de 1918 à 1921, le général LYAUTEY fût fait Maréchal. François jouait de la clarinette dans l’orchestre qui donna un concert à cette occasion. Il racontait que lorsque le Maréchal arriva au concert, il avait bien arrosé l’événement et était un peu éméché …>> - (Alain SAVI).

De retour au pays, François reprend ses activités agricoles, fermier sur certaines parcelles avec ses parents ; il loue également ses services en qualité de "journalier", mais François est un touche-à-tout :


<<dans sa vie, il a touché un peu à tout, sans formation, il savait tout faire --- Entre les deux guerres , il travaillait chez Jules JOUBERT au BREUIL, où il était chargé de la "couvraille" et pour cela il utilisait un tracteur à chenilles de marque allemande (STOCK), alimenté au pétrole, ce qui était très rare pour l’époque >> - (Jacques THIAUDIERE). 

La conduite de ce type de tracteur à chenilles n’était pas confiée à n’importe qui ! Il fallait être très adroit, elle nécessitait une grande habileté ainsi qu’une bonne force physique : ce tracteur était guidé non pas avec un volant, mais avec l’aide de "manches à balai", sur lesquels on tirait avec force ; on tournait en débrayant une chenille à la fois et pour tourner court, on freinait en même temps et si on tournait trop court on cassait le cardan. La faucheuse était reliée au tracteur par un arbre qui sortait de l’arrière avec des cardans et deux carrés dont un tube qui rentrait et coulissait dans un carré dit "mâle" pour diminuer ou rallonger la longueur d’arbre et les cardans pour tourner ; mais pas trop court, sous peine de casser le cardan.

<< Dans ses activités, il était également tonnelier, il fabriquait des fûts de toutes contenances, il avait bien dû en vendre à la maison TRILLAUD >> - (Jacques THIAUDIERE).






Le travail d’artisan tonnelier, pour lequel excelle François VINCENT , nécessite là encore, un savoir-faire, un coup de main et un coup d’œil, que l’on acquiert par la technique, mais surtout par la pratique ; le bois utilisé est généralement du chêne, préparé par un "merrandier", artisan du bois spécialisé dans la fabrication de merrains, petites planches, avec lesquelles on fabrique des douelles de tonneaux, la matière première du tonnelier, assemblée, chauffée et ceinturée dans un étau de cercles en fer réalisés à l’aide d’un cabestan. Il reste à parachever à l’intérieur le galbe dans lequel on insère les fonds, puis percer le trou de bonde et de broquereau ; et tout cela manuellement.

<< Il conduisait également un pressoir. Au mois de septembre, il allait de ferme en ferme pour presser les raisins et les pommes >> - (Jacques THIAUDIERE).


François VINCENT sur le pressoir et
Pierre VINCENT son oncle à La Grande Borde


Le pressoir est l’appareil destiné à extraire le jus des raisins ou le jus des pommes et l’action du pressoir, par l’homme, est rude comme beaucoup de tâches à accomplir à cette époque. La vis du pressoir actionnée manuellement fait descendre la lourde pièce de chêne sur la motte, le serrage est également effectué à la main et est terminé avec une forte barre de fer, il faut du muscle pour finir de serrer la motte.

<< Alors qu’il effectuait des travaux dans la cave du café "TRILLAUD" à ALLOUE, dans les années 30 ou 40, il trouva des ossements humains en creusant, attestant l’emplacement d’un cimetière autour de l’église, comme cela se faisait depuis le Moyen Age. >> - (Alain SAVI).
La boîte à épices

<< Ma mère "Georgette" avait besoin d’une nouvelle boîte à épices, elle lui confia un récipient en plastique sans aucune valeur, afin que François lui façonne un couvercle. Une fois le travail terminé, cette boîte à poivre avec son couvercle en merisier était digne du travail d’un ébéniste tourneur sur bois et se rangeait dans la catégorie des objets utiles et décoratifs, que j’utilise quotidiennement et que j’affectionne particulièrement, en souvenir de François et de ma mère >> - (Annette MORINAIS).

Après le décès du père de François, THEOPHILE, le 24 janvier 1925, à l’âge de 52 ans, les VINCENT quittent la ferme de MASSIGNAC en 1927, où ils sont succédés par d’autre VINCENT, mais curieusement sans aucun lien de parenté ; ce sont les parents d’Hélène VINCENT, épouse de René MARTIN, qui lui, par contre, a un lien de filiation : sa mère et la mère de François sont des cousines germaines : RAMAT.

La sœur, Marie, quant à elle, a quittée le cocon familial pour ANGOULEME, où elle est devenue Mme TANDI et y exerce la profession de lingère à l’hôpital GIRAC et son époux de jardinier.

François et sa mère Eugénie, demeurent à VILLEMIER jusqu’en 1936 ou 1937.



VILLEMIER

François fait acquisition de sa maison du "PRAT" à la fin des années 30.


C’est au PRAT, que la mère de François, Virginie VINCENT, que l’on prénommait Eugénie (prénom figurant sur sa sépulture, au côté de Théophile, son époux) âgée de 87 ans vivra ses derniers instants en 1963.




Yves MORINAIS
(Collectif)

                                                                                                          


                                                                                                              à suivre ...



Collectif : 

Anne-Marie CEAUX, Jean-Claude GUYOT, René MARTIN, Annette MORINAIS, Alain SAVI, Renaud SAVI, Christian THIAUDIERE et Jacques THIAUDIERE.







Cimetière d'ALLOUE :
sépulture de Théophile et Virginie VINCENT







Photos :
François VINCENT au PRAT en 1985 : YM
Jacques THIAUDIERE, Jean-Claude GUYOT et Raymond LAVERGNE : YM
La ferme et le château de MASSIGNAC : YM
François VINCENT 2ème régiment de Spahis marocains : collection Jacques THIAUDIERE.
Stock, tracteur chenillé allemand de 1913 - Musée Maurice Dufresne à Azay Le Rideau
François VINCENT sur le pressoir et Pierre VINCENT : collection Jacques THIAUDIERE
La boîte à épices, VILLEMIER et cimetière d'ALLOUE : YM

Remerciements à : Karine LEPECULLIER, secrétaire de mairie d'ALLOUE




ALLOUE - Galerie de portraits :

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