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Je tiens à remercier ici ceux des habitants d'ALLOUE et de CHARENTE qui ont accepté de m'aider dans mes recherches. YM

15 novembre 2018

LA RESISTANCE EN CHARENTE

Publication du 5 juin 2014








« … blessent mon coeur d'une langueur monotone »



La BBC, diffuse sur ses Ondes, dès le 1er juin 1944, des messages personnels masqués, de mobilisation générale en vue d’un débarquement imminent. Pour l’ensemble des maquis et réseaux de France, c’est l’appel aux armes et le déclenchement d’une lutte de soutien et d’appui maximum aux forces Alliées, une guérilla sans merci pour tous les combattants de l’ombre, pour la Liberté et chasser l’occupant du territoire de France.

Le rôle de la Résistance est d’apporter un soutien massif aux troupes du débarquement par des actions de sabotage, et toute action permettant le ralentissement par le harcèlement des troupes allemandes, pour rejoindre la Normandie.

L’action de la Résistance est un atout considérable pour le général Eisenhower, commandant des forces Alliées. Les maquis en embuscades permanentes ont stoppés l’avancée de ces troupes d’élite allemandes en marche pour la Normandie ; détruisant leurs réserves d'essence, les rails de chemin de fer et de nombreux tunnels.

Grâce au sacrifice et à la ténacité de la Résistance, les divisions SS, comme, " Das Reich ", forte de ses 20.000 hommes, remontant du sud de la France pour rejoindre la Normandie, pendant 17 jours fut harcelée et en partie disséminée. Cette division SS n'a jamais été capable de rejoindre ses objectifs à temps et a été entièrement  anéantie en Normandie.

"Das Reich" est la sinistre division SS responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane. C'était une division d'élite qui avait combattu un peu partout en Europe, et qui s'était particulièrement distinguée sur le front russe, dans le bassin de Donetz. On peut imaginer ce que ces troupes auraient pu infliger de pertes aux soldats alliés en Normandie.

La Résistance française a largement participé et contribué à la Bataille de Normandie et à la libération de la France. Il y a de nombreux exemples d'actions à porter au crédit des Forces Françaises de l'Intérieur.

En Charente, la Résistance, comme dans toute la France, n’est pas restée à l’écart de ces actions et entre 1939 et 1945 a payé un lourd tribut pour la Libération de notre pays du "joug Nazi". En ce jour du 70ème anniversaire du débarquement, il n’est pas inutile de rendre hommage à tous ces Charentais qui au péril de leur vie, ont sauvé la Patrie et à tous ces Charentais qui lui ont donné leur vie. 







LA RESISTANCE EN CHARENTE


Mémorial de Chasseneuil


Le voyageur qui se promène en notre douce Charente sera sans doute séduit par les pierres patinées de nos vieilles églises romanes, par les ruelles tortueuses de nos petites villes, par les gracieuses gentilhommières se dissimulant ça et là aux creux de nos frais vallons, mais il découvrira avec une intense émotion, la grande croix de Lorraine du Mémorial de Chasseneuil , symbole de la Résistance Charentaise.

Au lendemain de la Libération, le colonel André Chabanne, fidèle à l’esprit de la résistance, décida d’élever à Chasseneuil un monument destiné à perpétuer le souvenir des combattants volontaires tombés << pour la Liberté et la Grandeur de la Patrie>>.

De très loin, sur la route d’Angoulême à Limoges, on aperçoit cette puissance verticale blanche et magistrale, dressée vers le ciel à travers la fine lumière charentaise. Le V, symbole de la victoire, soutient la croix de Lorraine, véritable flambeau de pierre jailli d’une nécropole abritant les restes des héros de la lutte clandestine. Ce <<haut lieu>> de la Résistance, entouré d’un cimetière national, rappellera à travers les âges, la pureté des sentiments de ces volontaires qui combattaient pour défendre la Liberté contre l’asservissement de la personne humaine. D’un poids de 2000 tonnes, le Mémorial s’élève à 50 mètres au-dessus de la route de Chasseneuil à Saint-Mary. Un escalier monumental gravit la butte sacrée pour atteindre la porte en fer forgé donnant accès à la crypte. Quatre-vingts mètres carrés de bas reliefs retracent l’épopée de la Résistance, le martyr des fusillés et des déportés, la souffrance des prisonniers de guerre, le sacrifice des combattants. Les sculptures réalisées par MM. Guiraud, premier grand prix de Rome, médaille d’or du Salon, Lamourdedieu, professeur à l’école des Beaux Arts de Paris, et Peyronnet, médaille d’or du Salon, font revivre l’âpreté de la lutte clandestine et l’ardeur de ces jeunes combattants. Au sommet de la croix de Lorraine, une magnifique allégorie symbolise la France se libérant de ses chaînes et s’élançant, d’un envol léger, vers la Liberté.
La réalisation de ce monument est due à la ténacité d’André Chabanne et à l’aide que lui apportèrent certaines personnalités. MM. Edouard et Guy Pascaud firent dont du terrain, M. Félix Gaillard, ancien président du Conseil, intervint à l’Assemblée Nationale et permit l’achèvement  des travaux ; enfin M. Poncelet réalisa la partie architecturale.
Le Mémorial de Chasseneuil fut inauguré le 21 octobre 1951 par le Président de la République, Vincent Auriol, qui rendit hommage en ces termes à la Résistance Charentaise : << Ah ! ils sont bien dignes des héroïsmes  de 1914-18, des héroïsmes de toute notre histoire, ces hommes, fiers et libres qui, avant même d’entrevoir le temps de la victoire, ont sauvé l’honneur et l’âme de la France.

Le 12 juin 1963, le général de Gaulle, Président de la République, s’inclinait devant le mémorial, apportant l’hommage du premier résistant de France, celui qui lança de Londres le serment du 18 juin 1940 : <<Quoi qu’il arrive, la flamme de la Résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. >>

Gontran Labregère
Monument du souvenir, le Mémorial nous rappelle les sacrifices consentis. Sacrifice de Gontran Labregère, ce jeune étudiant de dix-huit ans, fusillé par les Allemands à Bassau le 12 octobre 1941, et de son compagnon Jean Jacques Rivière condamné à la déportation pour avoir tenté d’incendier un dépôt allemand en gare d’Angoulême. << J’ai cru que c’était mon devoir. Je n’ai qu’un regret, celui d’avoir fait de la peine à ma maman>>, dira Gontran Labregère avant de mourir. Sacrifice des frères Chabasse, tombés tous deux au champ d’honneur après un lute héroïque. Sacrifice des fusillés de la Braconne. Sacrifice de tous les maquisards tués en combattant. 



Jacques Rivière



Que de sacrifices !


738 prisonniers de guerre moururent en Allemagne
249 Charentais furent fusillés
722 Résistants furent déportés
345 périrent dans les camps de la mort
70 déportés S .T.O. ne revinrent pas
Près de 7000 Charentais furent sinistrés
310 F.F.I tombèrent pour défendre la Patrie.



<< Des geôles ou des maquis, un constant enseignement de sacrifice et de dévouement ne cesse de monter jusqu’à nous, et c’est parce que nous restons fidèles à ces enseignements d’un passé si proche que nous saurions oublier la magnifique leçon que la Résistance nous a donnée>> nous rappelle M. Georges Bourgin, directeur honoraire des Archives de France.

A aucun moment de l’Histoire de France on ne vit un aussi grand nombre de patriotes se porter volontairement au secours de la Patrie. Jamais hommes ne combattirent pour une cause plus juste ni contre un ennemi plus puissant. Jamais hommes ne furent ainsi forcés, pour défendre leur pays, de prendre figure de réfractaires à la loi et d’aller chercher refuge dans des maquis.

La section spéciale de sabotage de Jacques Nancy, les maquis AS 18 Bir’Hacheim d’André Chabanne, AS 15 Foch de Gary, FTPF de Bernard Lelay-Bricourt, maquis AS de Charles Bernard, Camille Allyre-Corbin, les maquis de Ruffec, de Luxe, de Brigueuil, de Richemont, de Châteauneuf, d’Ecuras, de la région de Barbezieux, accueillirent en 1943 et 1944 plusieurs milliers de volontaires charentais. La commission interalliée Jedburg ( team Ian ) du capitaine français Yves Delorme, du commandant U .S. J. Gildée et du radio canadien Bourgouin ( tué à Pleuville ), parachutée pendant la nuit du 20 au 21 juin 1944, établit son PC au sein du maquis Bir’Hacheim et contrôla les parachutages d’armes et une partie de l’activité des maquis. En quelques mois, de 1943 à la libération d’Angoulême, les maquisards effectuèrent plus de 100 sabotages. Deux cent trains furent immobilisés, des centaines de voitures et de camions ennemis furent détruits, 120 attaques de convois semèrent la panique dans les troupes allemandes qui remontaient vers le front de Normandie. On n’a pas pu fixer exactement le nombre d’Allemands tués en Charente, le nombre de véhicules détruits ni les heures de retard subies par les divisions allemandes dans leur traversée de la Charente, mais on peut dire avec certitude que les F.F.I. charentais ont été présents aux côtés des Alliés dans la lutte commune.

<< C’est parce qu’elle fut une réaction spontanée, populaire, parce qu’elle tira constamment du corps de la nation sa substance et sa force, que la Résistance a pu survivre à la répression, entraîner l’adhésion du peuple français, et faire participer la France à la Victoire >>, nous dit Henri Michel dans son ouvrage Histoire de la Résistance.

Dans la crypte du Mémorial est inhumé le colonel Bonnier, délégué militaire régional du général de Gaulle. A ses côtés, celui qui symbolise la Résistance charentaise, le colonel André Chabanne, chef de l’armée secrète en Charente, repose, face à son cher village des Jaulières, face à ces coteaux boisés, couverts de châtaigniers, de chênes et de buis amers, qui virent naître et grandir son maquis.


Colonel André Chabanne


Le vent du soir qui souffle sur les collines nous rappelle encore le message venu de Londres il y a de cela vingt ans, annonçant au maquis un des premiers parachutages d’armes :


<< Demain sur nos tombeaux,
                                               Les blés seront plus beaux. >>




                                                                                             Roger BEILLARD
                                                                                              1964





Le Confolentais décembre 1994



Plaque commémorative de Notre Dame d'Alloue

Monument aux Morts d'Alloue





Photos : Musée de la Résistance - Raymond - YM
Sources : La Revue Géographique et Industrielle de France - Images de Charente - Internet - Le Confolentais

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